Saluer : une initiation à la vie
Lorsque Wang Jin alla saluer devant Gao Qiu dit Gao-le-Bel, il ne savait pas ce qui l’attendait. Et pourtant il fit quatre prosternations et s’inclina avec une saluade respectueuse. (Chapitre 2 p70 Éd. Folio).
Dans les notes nous pouvons apprendre que déjà sous les Song, dynastie chinoise ayant régnée de 960 à 1278 le ou plutôt les saluts étaient développés. Par ordre d’importance en voici quelques uns :
-joindre les mains au niveau de la poitrine.
-incliner le buste en saluant avec les mains le long du corps et se redresser en joignant les mains au niveau de la poitrine.
-plier le genou en feintant de le poser au sol.
-s’agenouiller.
-à partir d’une position à genoux frapper le sol avec le front.
-même position avec trois inclinaisons du buste vers le sol (le front trois fois en contact avec le sol).
-idem en doublant, en se relevant entre les deux séries.
-idem en triplant.
Plein d’autres saluts ou signes de reconnaissance existent. Utilisés à certaines occasions et face à certains personnages ils constituent une des multiples pratiques d’art de la Chine médiévale.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
En tant que pratiquants de formes et techniques chevaleresques les saluts sont toujours utilisés, en général au début et à la fin d’un cours, un rituel d’initiation consiste à saluer le Ciel, la Terre, la pratique qui va être ou a été utilisée (Kung-fu Wushu, armes spécifiques,…) selon si on se situe au début ou à la fin de l’activité, le lieu où la pratique se déroule, et enfin les pratiquants. Une fois que les salutations ont été effectuées la pratique peut commencer. C’est un peu comme se dire bonjour le matin et au revoir le soir, ça doit marquer le début et la fin.
Et entre le début et la fin il y a aussi des moments spécifiques où l’on se retrouve entre partenaires. Pour signifier à un autre pratiquant le souhait de s’exercer ensemble, il faut le faire savoir, en se tournant vers la personne, et en l’invitant à nous rejoindre. C’est simplement de la communication souvent gestuelle, qui se passe volontiers de paroles mais plutôt engage à l’écoute active du partenaire, du corps, de la respiration, des mouvements, des émotions et intentions. Simplement cela développe l’instinct.
Le simple fait comme c’est couramment le cas dans les cours de joindre la paume et le poing permet deux compréhensions, celle de son état propre : es t’on en mesure soi-même d’engager un échange avec l’autre, et l’autre est-il prêt à nous recevoir. Si l’échange est possible le contact peut s’établir sinon mieux vaut ne pas établir le contact, cela permet d’éviter les tensions et plus loin d' éventuels accidents !
Mais tout ceci n’est que de la communication…